C’est mon récit de course sur le Trail du Moucherotte. J’ai choisi ce trail comme mon premier trail en compétition à Isère. Puisque cela fait 8 ans que j’ai fait un trail en montagne, j’y vais doucement en m’inscrivant sur le plus court parcours—13 km, 800 m D+.
La matinée du 5 mai 2024 était de bon augure pour les épreuves du Trail du Moucherotte. Il n’y avait pas de pluie. Nous n’avons mis que vingt minutes pour arriver au départ du tremplin olympique de St Nizier. Un gros avantage d’installer à Grenoble (par rapport à notre ancienne demeure à régionale Parisien) est la proximité aux courses à pied en montagne.
Début
Le Trail du Moucherotte 13km s’est débuté avec 4.6 km propice à courir, un dénivelé positif de 200 m. Les premières 2 km étaient bitumés, suivis de sentiers forestiers. C’était un évènement à taille humaine d’environ 300 coureurs et les coureurs étaient bien repartis sur les sentiers. Je pouvais y aller tranquillement, tantôt courir, tantôt trottiner.
Grosse montée
La gros de la montée a entamé à 4,6 km, jusqu’au sommet du Moucherotte à 1885 m. Il s’agissait d’une montée implacable de 600 m D + sur distance de 3,6 km dans la forêt, moyennant une pente de 17%. Il y avait des morceaux supérieurs à 40%. Vous pouviez imaginer la grosse ralentie d’allure et des bouchons.
Il y avait aussi un goulot d’étranglement à cause d’un passage technique à 5,6 km. L’avancement s’est presque arrêté en attendant que les coureurs escaladent avec l’aide d’un câble. J’en ai profité pour prendre quelques photos.
Ravitaillement
Le ravitaillement était à 6 km, en liseré de forêt. Je n’avais pas besoin de faire de pause puisqu’il j’avais encore de l’eau et je me sentais bien en termes d’énergie. Si j’avais besoin d’un coup de pouce, j’avais une demi-bouteille de boisson énergétique diluée et une barre chocolat.
Retour à la montée
La montée s’est poursuivie, avec une pente légèrement plus douce sur une route de gravier. À 7km, j’ai rattrapé mon mari. Il avait fait une petite pause pour se ravitailler en sirop à l’eau et en pâtes de fruits. Nous avons échangé quelques mots et il avait l’air fatigué. Mais qui n’est pas fatigué après une heure de trail et beaucoup de D+ ?
Je le doublais et continuais vers le sommet. La dernière partie du chemin était écharpée et parsemée de gros roches. Or, je me voyais doubler pas mal de gens dans la montée. À 30 m, 40 m du sommet, j’ai entendu le tintement de clochette. Ce son me donnait de l’énergie et soulage : le sommet était là !
Les descentes
Maintenant, c’était toute la descente. Certains gens adorent les descentes… mais moi et des descentes en trail, ne font pas bon ménage. J’ai peur descentes techniques et brusques, de trébucher sur des racines ou des pierres, de glisser sur la boue, la neige ou des roches instables. Je sais qu’une grande partie de cette peur est due à un manque d’entraînement, et le reste à préférence innée de ne pas prendre trop de risques. Et cette penchant accroit avec l’âge.
Apprécier de courir dans la nature.
Après la descente du sommet, Il y avait une courte période pendant laquelle j’étais seule sur le sentier. Au début, je croyais d’être perdue, mais j’ai aperçu bientôt des balises. Les coureurs derrière moi ne m’ont pas encore rattrapée. Une minute ou deux de tranquillité m’ont calmée : il n’y avait personne devant moi qui m’obligeait de rattraper et personne n’était à mes trousses. C’était la première fois pendant la course que je pouvais apprécier de courir dans la nature.
Bon grimpeur vs bon descendeur
Puis, hélas, je pouvais entendre des bruits de pas galopant vers moi. Le temps que j’eusse gagné en étant un bon grimper disparait en un clin d’œil. J’étais impuissante en voyant des coureurs, l’un après l’autre, qui étaient tout à l’heure derrière, galopant en la descente, apparentement sans crainte. D’un côté, j’étais remplie de désespoir : j’ai vu une dégringolade de mon classement. D’un autre côté, j’admirais les coureurs, surtout les coureuses, qui engloutissaient le dénivelé négatif. Mon mari qui était derrière moi, me doublait en un rien de temps. Un bon descendeur vaut mieux qu’un bon grimpeur.
La redouté descente boueuse
A cause de la pluie la veille, il y avait une portion de terrain particulièrement boueuse et gras. Il n’y avait pas de façon à se freiner. Moi, tantôt je saisissais des troncs d’arbre et prenais des petits pas, tantôt je glissais sur mes paumes, sans que mes fesses ne touche le sol. Et bien sûr, il y avait d’autres qui n’étaient pas aussi défavorables que moi au risque de glisser ou de se casser une jambe ou un bras. Ils dévalaient la pente boueuse à grand foulée, avec une détermination farouche dans les yeux.
L’arrivée
Nous étions hors de le foret à 12km. Le kilomètre restante se faisait sur l’asphalte, en lacets en quelques parties. C’était le temps pour le dernier pousse et le dernier kilomètre se faisait à une allure de 4 : 37 km / h. J’étais très contente d’avoir finir la course, et dans un chronomètre mieux que j’avais ciblé, moins de 2 heures. Le premier trail en 8 heures ! Quand sera le prochain trail ?