Départ de la Grande Traversée du Vercors : Vue de Villard-de-Lans
Départ de la Grande Traversée du Vercors : Vue de Villard-de-Lans.

Maintenant que nous habitons dans une ville entourée de montagnes, nous n’avons plus d’excuses pour ne pas bien profiter de la nature pour nos vacances d’été. Nous allons commencer doucement, par une courte randonnée de quelques jours en bivouac. L’itinéraire plus simple est de suivre la Grande Traversée du Vercors (GTV).

L’itinéraire de la Grande Traversée du Vercors via GR91

La Grande Traversée du Vercors via GR91 (Grandes Randonnées) est un itinéraire d’environ 80 km qui relie Saint-Nizier-du-Moucherotte en Isère à Châtillon-en-Diois dans la Drôme. Puisque mon mari et moi avons déjà exploré les alentours de Saint-Nizier-du-Moucherotte (la dernière fois lors du Le Trail du Moucherotte) et une partie de Villard-de-Lans, nous avons décidé de passer les deux endroits et de commencer directement par le village de Villard-de-Lans. Au lieu de 80 km, le parcours serait réduit à 60 km et nous avons prévu de le parcourir en 3 jours. Si nous étions en forme après ces 3 jours, nous continuerions la randonnée avec les GRs depuis Châtillon-en-Diois (GR93, GR95, GR965).

Obstacles éventuels

Nous n’avons fait qu’une seule randonné en bivouac, dans la Vanoise pendent 3 jours en 2022. Il y avait des points d’eau le long du chemin et nous avons installé notre tente à proximité direct des refuges où nous pouvions nous faire plaisir d’une bière ou une tarte aux myrtilles après une longue journée sur nos pieds.

En revanche, selon notre recherche, les sources d’eau sont très rares sur le Vercors et il n’y a que des abris non-gardes sur notre parcours. En d’autres termes, nous allions fait une randonnée en tout autonomie. De plus, une coupe de chaleur était annoncée dans ce coin de pays. Avec ces obstacles éventuels, je n’étais pas sûre de pouvoir traverser les 60 km du Vercors avec un sac à dos de 11 kg.

Hics de la logistique

Poche d’hydratation

A Jour J, lorsque nous avons décidé de quitter l’appartement pour nous rendre à la gare routière afin d’y prendre le bus à Villard-de-Lans, j’ai découvert qu’il y avait un problème avec l’un de deux récipients d’eau que je transportais dans mon sac à dos :  le tuyau de ma poche d’hydratation de 1500 ml semblait fuir. J’ai dû le remplacer par un bouteille la moitié de la taille, et la quantité totale d’eau j’emportais a été réduite de 2200 ml à 1500 ml.

Un chauffeur de bus grincheux

À cause de la mésaventure avec la poche d’hydratation, nous sommes arrivés à la gare routière à exactement à 07h40. Nous pensions d’être chanceux car le bus qui devait partir pour Villard-de-Lans à 07h40 était encore là. Malheureusement, le chauffeur du bus n’a pas voulu nous faire embarquer dans le bus car nous n’avons pas acheté nos billets à l’avance. Il a râlé qu’il ne nous vendait pas non plus les billets sur place parce que la vente prendrait de temps et il ne voulait pas être en retard à cause de nous. Il a ajouté que nous pouvions prendre le prochain bus qui arriverait dan 10 minutes.

Mal des transports

En fait, nous savions qu’il y avait deux bus partaient chaque matin pour Villard-de-Lans, mais via des itinéraires différents. Le premier partait à 07h40 (via Engin) et le second (via Saint Nizier) à 07h50 et avait un trajet de 10 minute de plus que le premier bus. Attendre 10 minutes de plus n’était pas la fin du monde. Le seul problème était mon mal des transports. Avec le deuxième bus, j’avais plus de risques d’avoir le mal des transports : le temps de trajet du deuxième bus était plus long de 10 minutes et que la route pouvait être plus sinueuse en passant par Saint Nizier qui était perché à 1100 m d’altitude.

Le stress lié à la situation du bus

De plus, notre expérience personnelle de la situation des bus (du moins en Ile de France) nous rendait méfiant quant à la fiabilité des transports publics—ce n’était pas si rare qu’un bus ne se pointait pas. La stresse…si le deuxième bus n’arrivait pas, nous devrions encore attendre 2h 30 minutes pour le prochain bus…et notre planning serait tout foiré.

Pas grand mal a été fait.

Bref, le deuxième bus s’est pointé à l’heure et j’ai pris un comprimé contre le mal des transports. En fait, nous sommes arrivés à Villard-de-Lans 10 minutes en avance. En fin de compte, pas grand mal a été fait.  

Vue du centre de Villard-de-Lans depuis la boulangerie.
Vue du centre de Villard-de-Lans depuis la boulangerie.

Le déroulé

Après un petit déjeuner rapide (notre deuxième du jour) dans une boulangerie, un remplissage d’eau dans un point d’eau et l’achat des cafés instantanés pour notre petit déjeuner des prochains jours, nous étions prêts à nous lancer dans la traversée du Vercors via GR91. Il était 09h30.

Un point d’eau à Villard-de-Lans.
Premier balisage : 6 km á Corrençon-en-Vercors.
Premier balisage : 6 km á Corrençon-en-Vercors.

D'abord il fait chaud

À 09h30, il faisait déjà chaud. La première partie de notre itinéraire ne faisait que 7 km et le dénivelé positif ne s’accumulait que de 250 m. Le sentier comportait quelques sections boisées, mais la plupart n’étaient pas ombragées. Normalement, le relief ne posait pas de problème ; mais avec un fardeau de 10 kg sur le dos, des chaussures de randonnée lourdes et rigides et la chaleur, notre allure a ralenti.

Le sentier comportait quelques sections boisées, mais la plupart n'étaient pas ombragées.
Grand Traversée du Vercors: Balisage.
4 km à Corrençon-en-Vercors. Nous avons encore du soleil.
Grande Traversée du Vercors: point d'eau
Un autre point d'eau, mais il y en aura de moins en moins au fur et à mesure que nous poursuivons notre route.

Puis il pleut

Il semblait que la météo nous ait joué des tours. Elle m’avait entendu ma plainte concernant la chaleur et avait décidé de nous envoyer des nuages gris une heure et demie après notre départ.

Nous avions déjà parcouru 5,5 km quand il a commencé à pleuvoir. Au début, c’étaient que de petites gouttes et, à moment donné, nous avons dû chercher de l’abri sous des arbres. Nous continuions lorsque la pluie s’est calmée.  Mais, peu après, la pluie s’est à nouveau intensifiée. Il n’y avait pas d’abri à ce moment-là et nous avons dû continuer notre chemin. C’est ainsi que pendant plus de trente minutes, sous une pluie battante et des éclairs de plus en plus fréquents, nous sommes arrivés à Corrençon-en-Vercors. Nous nous sommes rapidement abrités de la pluie dans un café. Pour nous réchauffer et nous remonter la morale, nous avons déjeuné dans ce café.

Dilemma

Mon mari avait surveillé de près la météo depuis derniers jours ; les prévisions météo pour le matin même annonçait de la pluie, mais pas une pluie d’une telle intensité. L’orage nous a pris de court et continuait tout au long du repas. Les prévisions ont indiqué un risque de grêle dans l’heure qui suivait et l’orage allait se poursuivre pendant encore trois heures. L’idée de s’arrêter et de trouver un logement pour la journée est venue à l’esprit.

S’il s’agissait que de pluie, nous pouvions continuer notre chemin comme nous étions équipés. Mais, c’était une autre histoire que de risquer d’être frappés par de fréquents éclaires. Pourtant, je ne pouvais pas nier que, au fond de moi, le fait de me reposer dans une chambre chauffée m’attirait fortement.

D’autre côté, si nous nous mettions à l’abri dans une auberge, cela ne voudrait pas dire que nous étaient frêles et lâches ? A la fin, nous nous sommes persuadés que cela ne valait pas la peine de risque d’être frappés par la foudre. De plus, nous avions un itinéraire flexible ; nous pouvions soit rattraper les kilomètres plus tard, soit prolonger le nombre de jours.

Décision prise

Après avoir décidé d’arrêter la randonnée pour la journée, nous n’avons pas perdu du temps de chercher une chambre dans ce petit village de moins de 400 habitants. Nous étions chanceux de trouver une chambre à Auberge les 2 Moucherolles, une auberge familiale qui situait à deux pas du café.

Profitons du sejour à Corrençon-en-Vercors

Quel soulagement de pouvoir débarrasser le sac à dos lourd et d’enlever les vêtements mouillés ! Mais notre soulagement s’est transformé en ressentiment d’avoir été stupide moins d’une demi-heure après le check-in à l’auberge. La forte pluie s’est devenue modérée, et puis légère et…avant de s’arrêter complément. La prévision mise-à-jour montrait qu’il ne pleuvrait plus pour le reste de la journée (mais nous la prenons avec des pincettes !). La météo nous a encore joué des tours.

Nous ne pouvions rien faire : la chambre était payée et notre projet de la Grande Traversée du Vercors était temporairement mis de côté. Autant profiter du confort de la chambre.

Le Sapin Bellier
Le Sapin Bellier, un arbre remarquable âgé de 230 ans avec une circonférence de 3,90m et une hauteur de 41 m.
La Glacière, une grotte naturelle de 14 m de profondeur.
La Glacière, une grotte naturelle de 14 m de profondeur.

Balader dans la forêt de la Loubière

Après deux heures de repose, nous sommes sortis balader dans la forêt de la Loubière avoisiné Corrençon-en-Vercors. Là, nous avons visité la Glacière, une grotte naturelle de 14 m de profondeur, et le Sapin Bellier, un arbre remarquable âgé de 230 ans avec une circonférence de 3,90m et une hauteur de 41 m. Cette courte sortie de 6m5 km / 270 m D+ nous a apaisé un peu notre culpabilité de mettre une pause sur notre projet.  

Nous avons terminée cette journée mouvementée par un excellent repas à l’auberge où nous passions la nuit : raviolis à la truffe / au reblochon, suivi des tartes aux myrtilles / pommes. La hote m’a fait decouvrir un vin blanc local, très fruité, que j’aime beaucoup—la Clairette de Die.

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