Le Trail des Passerelles du Monteynard est ma quatrième course à pied de l’année, et ma deuxième course en montagne. Après le réchauffement de 13km du Trail du Moucherotte en mai, nous nous somme sentis assez courageux pour nous inscrire à l’épreuve de la Cote Rouge, 13 km, 1250 m D+.
Avant le départ
Nous mettions environ 30 minutes d’aller à Treffort où se déroulait la course. C’était un trajet agréable sur l’A51, avec très peu de voitures le dimanche matin et un paysage vallonné et verdoyant. Le paysage m’est remémoré les régions viticoles. Participer à des courses en montagne est une bonne façon de découvrir cette région.
Nous avons suivi les indications de l’organisateur pour nous rendre au parking. Quelle vue ! Des colonnes et colonnes de voitures soigneusement garées dans un champ. C’était le parking le plus cool que je n’aie jamais vu.
Nous avons été bénis par le temps : un ciel bleu éparpillé de nuages blanches vaporeuses et une température agréable. Nous craignions que le coup de chaleur des jours précédents ne nous poursuive. Une journée idéale pour se détendre au bord du lac de Monteynard Avignonet avec ses eaux turquoise entourées de collines boisées. Le départ du Trail des Passerelles du Monteynard se ferait à la base Nautique de Treffort.
20 minutes avant le départ, j’ai besoin de faire mes besoins. A cause de la longue file d’attente aux toilettes, j’ai failli manquer le départ à 09h00. Deux minutes avant 09h00, mon mari et moi se ruaient vers à l’arrière des coureurs du SAS 1. Mon mari et moi, on nous a donné des SAS différentes alors que nous nous sommes inscrits ensemble. Au lieu de partir 15 minutes plus tard, il m’a rejoint au premier SAS à 09h00.
C’était un flot de couleurs devant nous ; les coureurs, abordaient des accessoires bariolés de différentes marques, attendaient au départ officiel. La musique de départ était à fond, exaltante et dramatique. Ma fréquence cardiaque déjà élevé par la précipitation vers le départ, augmentait à plus belle. La masse des coureurs frémissent d’excitation et la tension était palpable.
Le déroulé
09h01. C’est parti ! Nous avons longé le lac pour les 4,8 premiers kilomètres jusqu’à la célèbre passerelle d’Ébron. C’était un tronçon « runnable » c’est-à-dire propice à courir puisque le dénivelé positif n’était que de 126 m. J’ai essayé de le courir, entrecoupé de marches rapides sur de petites bosses.
À la passerelle, il y avait un entonnoir de coureurs en file indienne, mais personne n’avait l’air énervée. En fait, on pouvait sentir l’effervescence dans l’air. Comme beaucoup d’autres, j’ai profité de ce ralentissement pour prendre des photos. D’une longueur de 180 m, la vue sur la passerelle et ses abords était vraiment digne une carte postale. Un mot de caution : Pour des personnes qui ont vite à la cynétose, comme moi, l’oscillation de la passerelle causée par le mouvement de centaines de personnes peut vous rendre un peu malade.
Le plus grand défi de la journée
Un petit raidillon rocailleux de 500 m / 60 m D+ nous confrontait après avoir traversée la passerelle, suivi d’une courte descente avant de traverser le pont de Brion à 6 km. Maintenant, il était temps de relever le plus grand défi de la journée : la grosse monté de 500 m sur 4 km, l’une des 4 crêtes de la Cote Rouge. Cette montée était suivie d’une traversée de 8 km avant une descente de 7 km jusqu’à la ligne d’arrivée.
Mauvaise gestion du ravitaillement
Je ne me suis pas arrêtée au premier point de ravitaillement qui se situait à 8 km, à mi-chemin entre le pont du Bron et le sommet de la Côte Rouge. J’avais encore de l’eau à siroter dans ma poche d’hydratation, une demi-bouteille de boisson énergétique diluée et une barre de céréales au chocolat.
Le deuxième point de ravitaillement se trouvait à 15 km dans le village de Monestier-de-Clermont, 3 km avant la dernière crête. C’était un carnaval là – on aurait dit que tout le village était sorti pour accueillir les coureurs. Je pouvais entendre les cris dizaines de mètres avant l’arrivée. Les encouragements étaient si forts que pendent un moment je me suis demandé si je ne m’étais pas trompée de route, et si je n’avais pas rejoint une autre épreuve, et si je ne me trouvais pas à l’arrivée de cette épreuve, ce qui expliquerait une telle excitation ici. Au point de ravitaillement, un villageois a crié « Claudia ». L’appel de mon nom m’a donné un petit coup de pouce moralement. Il restait 10 km à parcourir.
J’aurais dû m’arrêter pour me ravitailler. La dernière fois que j’ai fait une course à pied de plus de 2 heures était en 2018. J’ai oublié que le ravitaillement jouait un rôle crucial dans la performance d’une course. À ce moment-là, je n’avais consommé que quelques gorgées d’eau énergétiques. D’ailleurs, j’ai commis la grosse erreur de ne pas vérifier la quantité d’eau restant dans ma poche d’hydratation. Ma négligence m’a couté cher.
Un manque d'eau
Pour les premiers 16 kilomètres, j’étais toujours devant mon mari. Mais, il m’a dépassée au 16ème km. À ce point-là, j’ai ressenti une baisse soudaine d’énergie et je me suis rendu compte que j’avait fini l’eau dans ma poche ! Il me restait encore un peu de boisson énergétique mais j’avais tellement soif que je n’avais envie que l’eau plate pour m’apaiser, pas de boissons sucrées. J’ai demandé à mon mari s’il avait de l’eau plate mais il n’avait que du sirop à l’eau. Et le prochain point d’eau était dans 5 km !
Les 5 kilomètres prochaines ont été une véritable torture. Je n’arrêtais pas de penser à l’eau. La demi-bouteille de boisson énergétique diluée a sauvé ma course. Sans elle, je n’aurais pas eu l’énergie nécessaire à parcourir les 5 km jusqu’au point d’eau. Je me suis requinqué après quelques gorgées d’eau. Une fois ma soif apaisée, j’ai porté mon attention sur mon niveau d’énergie. J’ai essayé de manger la barre de céréale chocolat, mais la chaleur avait fait fond l’enrobage de chocolat ; la barre est devenue difficile à mâcher. Après une petite bouchée de la barre, je l’ai laissée tombée.
Le Mur
C’était dans cet état que j’ai fini le dernier tronçon du parcours. Je crois que c’est ce qu’on appelle le « mur ». J’ai eu un sentiment d’impuissances lorsque j’ai vu les gens dévaler la dernière grande descente et terminer la course, et moi, je rampais. Bref, j’ai terminé en 3h30, mieux que le temps moyen de 3h43, et encore mieux que mon temps ciblé. Leçon apprise : mieux gérer mon plan de ravitaillement lors la prochaine trail !